Le faible niveau des taux d’intérêt a globalement permis de maintenir le pouvoir d’achat immobilier des ménages au cours du quinquennat. Cependant, ce n’est pas le cas dans les grandes villes, où les Français ont en moyenne perdu 6 mètres carrés de surface accessible entre 2017 et 2022.
Selon l’estimateur de prix Meilleurs Agents, la surface moyenne que les Français peuvent s’offrir était de 60 mètres carrés pour un revenu disponible médian équivalent aujourd’hui à 2.525 euros (brut). Le faible niveau des taux d’intérêt a donc compensé l’insuffisante augmentation des revenus face à celle des prix. Mais ce constat ne se vérifie pas partout. En effet, entre mars 2017 et mars 2022, selon une étude de Meilleurs Agents, les Français vivant dans les grandes villes ont perdu 6 mètres carrés de pouvoir d’achat immobilier.
En comparaison, au début de l’année 2017 et avec le revenu médian de la ville, un jeune adulte pouvait s’acheter près de 40 mètres carrés ou plus dans la plupart des grandes métropoles. C’était par exemple le cas à Toulouse (44 mètres carrés), Rennes (47 mètres carrés), Marseille (40 mètres carrés) ou encore à Nantes (46 mètres carrés). En mars 2022, une personne seule disposant d’un revenu médian ne peut désormais plus s’offrir de bien supérieur à 37 mètres carrés dans ces villes. “L’augmentation des prix dans les grandes agglomérations ne s’est pas nécessairement accompagnée d’une hausse des revenus, ce qui explique les différences observées dans la chute du pouvoir d’achat”.
-14 mètres carrés à Rennes
Cette perte de pouvoir d’achat est visible dans toutes les grandes villes de France, mais le bilan n’est pas le même partout. A Paris, par exemple, le pouvoir d’achat des acheteurs résiste mieux, avec la plus faible perte de surface avec 1 mètre carré.
Parmi les villes ayant une perte de pouvoir d’achat immobilier maîtrisée, on retrouve ensuite Nice (-2 mètres carrés), Montpellier (-3 mètres carrés) et Bordeaux (-3 mètres carrés).
À l’inverse, dans certaines villes, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a carrément chuté. Il a reculé de 8 mètres carrés à Toulouse, de 9 mètres carrés à Strasbourg et à Nantes… et de 14 mètres carrés à Rennes !
Augmentation des prix de 35% en 5 ans
À Rennes, il faut désormais débourser 4.111 euros par mètre carré, contre 2.534 euros il y a 5 ans. Soit une augmentation de 1.577 euros par mètre carré. Et si Rennes est la seule ville à connaître une telle progression des prix de l’immobilier, d’autres villes font aussi face à une inflation importante. A l’échelle des villes du top 10 en France, les prix se sont élevés de 35,1% en moyenne. Par exemple, ils ont augmenté de 44,3% à Lyon, de 43,6% à Nantes et de 42,9% à Strasbourg.