L’invasion ordonnée par Vladimir Poutine, de l’Ukraine par la Russie, a déclenché la guerre en Ukraine, et va pénaliser la croissance économique et renchérir l’inflation en Europe. Mais le conflit risque également de produire des effets sur le marché immobilier français…
La guerre en Ukraine a des impacts sur le prix du gaz et du pétrole, mais aussi sur le marché de l’immobilier et de la construction.
La hausse du coût des matériaux 
Les matériaux sont de plus en plus coûteux. Ils avaient déjà augmenté à cause de la pandémie qui a bouleversé les chaînes de logistique, et créé des pénuries. Mais le conflit fait flamber les prix, la Russie est le 2ème producteur d’aluminium et pour la première fois, la tonne dépasse 4 000 dollars.
La crise ukrainienne a un impact sur les prix de nombreuses matières premières, comme le pétrole, le gaz et le bois, qui servent à la construction et à l’entretien des logements. De ce fait, le prix des fenêtres, de l’acier, du grillage et des tiges, essentiels aux constructions, s’envole. La Russie et l’Ukraine sont d’importants fournisseurs. Avec la guerre, les commandes ont été stoppées. De plus, comme le prix du pétrole poursuit sa hausse, le prix du transport flambe. Résultat : le coût des rénovations et des constructions de logements neufs va augmenter. Impossible de prévoir de combien sera la hausse. Ces flambées des prix sont tellement rapides et importantes que les constructeurs, les promoteurs, les entrepreneurs du bâtiment ont de plus en plus de difficultés à établir des devis. Ils ont peur de travailler à perte en s’engageant sur des prix qui dans quelques mois auront augmenté.
L’immobilier en crise
Les conséquences de la guerre en Ukraine vont être importantes sur l’économie, mais elles sont difficiles à mesurer, car nous n’avons aucune référence : c’est le premier conflit armé entre des pays européens depuis la Seconde Guerre mondiale.
À cause de l’inflation, le bond des dépenses contraintes des ménages va diminuer le montant des mensualités potentielles. Il va être de plus en plus difficile d’acheter un logement. Les ménages vont dépenser plus pour l’alimentation et l’essence, et vont donc avoir moins d’argent pour tout ce qui touche au logement : payer un crédit ou un loyer. En plus, dans ce contexte de guerre, les banquiers risquent d’être plus sélectifs pour accorder des crédits immobiliers, car ils ne savent pas comment la situation économique va évoluer.
Cependant, la guerre en Ukraine peut renforcer l’attractivité de la pierre comme cela a été le cas durant la crise sanitaire, car l’immobilier et est une valeur refuge. Les investisseurs seront donc encouragés à placer leur argent dans l’immobilier.
Possibilité de hausse des taux de crédit
Les niveaux des taux de crédit dépendent notamment des rendements exigés par les investisseurs en contrepartie de l’achat d’obligations souveraines, émises par l’Etat pour financer sa dette. Les rendements sont susceptibles de croître, en raison de l’incertitude. Les taux d’intérêt ont déjà progressé depuis le début de l’année : il faut compter désormais 1,2 % sur 20 ans, contre 1% l’an dernier.
Des projets d’achat immobilier reportés
Dans l’immobilier ancien, le conflit ukrainien va avoir des conséquences sur le nombre de ventes davantage que sur les prix.
De nombreux ménages vont reporter leur projet, en voyant les images choquantes de la guerre, le risque géopolitique non maîtrisable avec la menace nucléaire et l’inflation.
Le nombre de ventes et de locations risque de ralentir surtout pour les biens de prestige et les immeubles de bureaux, qui sont des marchés où les Russes sont très présents.