Après plusieurs années à un niveau plancher, les taux de crédit ont bel et bien finis par repartir à la hausse depuis février.
De nouvelles hausses des taux allant de 0,10 % à 0,50 % sont observées dans la plupart des banques françaises. C’est une hausse inédite en un mois. Mais cette hausse reste « très légère » puisque les taux sont toujours historiquement bas.
Quel est le constat ?
Pour commencer, en février, une petite majorité des banques avaient rehaussé leur taux : le taux moyen des crédits atteignait 1,09%, contre 1,07% en janvier. En mars, la quasi-totalité les a remontés de 0,10 point à 0,50 point. Une hausse qui n’est pas liée au conflit russo-ukrainien, mais à celle des taux d’emprunt d’Etat (OAT) et de l’inflation.
Néanmoins, la hausse des taux se veut inédite en aussi peu de temps. Certaines banques ont augmenté de 0,30 point leur taux en une seule fois. Parmi ces banques qui ont le plus augmenté leur taux, il y aurait le Crédit du Nord, la Caisse d’Épargne et LCL.
Pas de panique pour autant, les taux restent toujours très intéressants : 1,15% en moyenne sur 15 ans, 1,35% sur 20 ans et 1,40% sur 25 ans. De plus, il y a des exceptions pour les meilleurs profils. Ils peuvent encore obtenir moins de 1% sur quinze et vingt ans. Ainsi, pour un emprunt de 200.000 euros sur 20 ans à 0,9%.
Quelle tendance pour les taux de crédit à venir ?
La période étant pleine d’incertitudes, il est difficile de faire un pronostic sur la tendance à venir. Néanmoins, on peut affirmer que les indices des prix à la consommation, qui grimpent, présagent une poursuite des hausses sur le marché du crédit immobilier.
Début 2022, l’observatoire du Crédit Logement tablait sur un taux moyen « à 1,30 % pour la fin de l’année », ils évoquent désormais un taux moyen à 1,75 %. Cependant, si l’on regarde en arrière, on est encore loin du niveau de 2008, où ils culminaient à 5,07% !
Quel impact sur le marché immobilier ?
Pour finir, si les premières remontées de taux ont déclenché des actes d’achat chez les attentistes, ces derniers temps les professionnels de l’immobilier observeraient un repli. Avec la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie, l’inflation… réenclenchent de l’attentisme.
En janvier et février 2022, le nombre de prêts accordés s’est affaibli de -1.5 %, en glissement annuel. Cela dans un contexte de stricte application des recommandations du Haut Conseil à la Stabilité Financière. Ajouté à la pénurie de matériaux retardant ou bloquant des chantiers pour les logements neufs et les rénovations. Une hausse des taux trop forte participerait à ralentir encore davantage le marché immobilier de nouveaux ménages.